2 jours pour visiter Phnom Penh

Comparé aux sites que j’ai précédemment visité lors de mon périple, l’agitation de Phnom Penh rappelle le fourmillement des grandes capitales asiatiques et change définitivement d’ambiance. Capitale du Cambodge, la ville est grande et étendue, mais le centre reste relativement à taille humaine. Si ce n’est pas à mes yeux une destination particulièrement sexy, Phnom Penh mérite que l’on s’y attarde un jour ou deux afin de mieux comprendre l’histoire du peuple cambodgien.

Que voir et que faire à Phnom Penh ?

Admirer l’architecture du marché central

Construit dans les années 30 pour faire face à une augmentation croissante de la population dans la capitale, cet imposant bâtiment jaune de style art-déco fait partie des plus grands marchés au monde. Avec son architecture unique, c’est un lieu emblématique de la ville à ne manquer sous aucun prétexte !

Le marché central, aussi appelé « Phsar Thmey » (« nouveau marché »), est divisé en quatre grands secteurs. Sous le dôme central, les boutiques vendent principalement des bijoux, ou des accessoires de mode type lunettes de soleil, montres, etc. Attention à bien vérifier l’authenticité des produits avant d’acheter ! Dans chacune des 4 ailes, vous trouverez des marchands de souvenirs, des stands de nourriture, des appareils électroniques ou encore des stands de vêtements. Le long de l’allée dédiée aux textiles, des couturières s’affaires à fabriquer les différents vêtements. Vous pouvez donc acheter le textile qui vous plaît et le faire coudre directement sur place.

Le marché a lieu tous les jours de 07h00 à 18h00.

Visiter la prison de Tuol Sleng, S-21

La prison de Tuol Sleng, aussi appelée « S-21 » est aujourd’hui un musée qui témoigne du passé abominable du peuple cambodgien sous le régime des Khmers Rouges. Cette ancienne école, transformée en prison ultra secrète dès le début du régime a été le théâtre de nombreuses atrocités, perpétuées pendant les 4 longues années de génocide.

Quelques mots d’histoire

« Khmers Rouges » est le nom d’un mouvement politique et militaire communiste radical, qui a dirigé le Cambodge – à l’époque appelé « Kampuchéa Démocratique » entre les années 1975 et 1979. A la tête du mouvement : Pol Pot dont l’objectif sera de ruraliser le Cambodge et d’exterminer l’élite intellectuelle du pays.

Le 17 avril 1975, Phnom Penh cède après plusieurs mois de siège par les Khmers rouges. Ils investissent la ville et imposent un exode massif vers les campagnes afin de les « rééduquer » la population des ville jugée trop « décadente ». Des millions de personnes sont évacuées, forcées à travailler dans les rizières et soumises à des quotas inatteignables, dans des conditions de travail insoutenables.
La classe bourgeoise, principalement des enseignants, des militaires, ou encore des religieux est menée directement en prison, sans aucune distinction de sexe ou d’âge. Le simple fait de porter des lunettes pouvait vous faire passer pour un opposant du régime et vous coûter la vie. Emprisonnés dans des conditions abominables, ils sont torturés à mort afin d’obtenir d’obtenir de « soit-disantes » confessions à l’encontre du régime, puis ils sont exécutés.

Le génocide cambodgien aura coûté la vie à plus de 20% de la population cambodgienne, soit près de 2 millions de personnes. En 1979 le pays sera enfin délivré des Khmers rouges par l’armée vietnamienne, bien que le mouvement continue d’exister jusqu’à la fin des années 90. Il faudra attendre 2004 pour que des Chambres Extraordinaires soient créées afin de juger les hauts responsables Khmers Rouges pour leurs crimes, après de longues années de négociations entre le gouvernement cambodgien et l’ONU. Le premier procès démarrera en 2009 avec l’accusation de Kang Kek Ieu, le chef de la prison S-21, plus connu sous le nom de Duch. En novembre 2018, deux des plus hauts dirigeants des Khmers Rouges encore en vie ont été condamnés à la prison à vie pour génocide. Ils étaient déjà emprisonnés depuis 2014 pour crime contre l’humanité, mais c’est la première fois que ces crimes sont qualifiés de «génocide».
Malheureusement, beaucoup de dirigeants sont morts de leur belle mort avant même d’avoir pu être jugés pour leurs actes de barbarie.

Visite du mémorial S-21

La visite de la prison de S-21 est un éprouvant parcours au sein des différents bâtiments qui ont enfermé 15 000 à 20 000 personnes sous les Khmers Rouges. Le lieu est très bien conservé et rend compte de l’horreur qui s’y est déroulé entre 1975 et 1979. Non, ça ne sera pas la partie la plus fun du séjour, mais ce sera pour moi la meilleure façon de comprendre l’histoire du génocide du peuple cambodgien et de réaliser les atrocités qu’ils ont vécu il y a encore si peu de temps.

L’existence de S-21 étaient gardée secrète. Seuls les dirigeants, et ceux qui y travaillaient connaissaient l’existence de ce lieu. Haut lieu de détention, la prison était également un lieu de torture et d’exécution. Les classes de cette ancienne école étaient transformées en salles d’interrogatoire, en salles de torture ou encore en cellules mesurant parfois moins de 2m2.

Les survivants à la torture finissaient souvent par avouer des « crimes » qu’ils n’avaient pas forcément commis, avant d’être exécutés, puis jetés à quelques kilomètres de là, dans les fosses de Choeung Ek. Ces champs d’extermination sont aussi connues sous le nom de Killing Fields. Il est possible de les visiter, mais j’avoue que n’ai pas eu le courage de faire une deuxième visite de ce genre dès le lendemain.

Aucun des prisonniers ne ressortira vivant de S-21, excepté les 12 personnes (dont 4 enfants) retrouvées par l’armée vietnamienne lorsqu’ils ont découvert et libéré le site en 1979.

Cette visite a été très instructive et très émouvante, je n’oublierai pas l’image de ces milliers de portraits accrochés au mur.

Infos pratiques

Horaires : Ouvert tous les jours de 08h00 à 17h00

Tarifs : 5$ l’entrée, 8$ avec audio-guide.
Je vous conseille vivement de prendre l’audio-guide, il permet d’avoir beaucoup d’informations sur l’histoire des Khmers Rouges et la prison.

Tenue pour visiter S-21 : vous devrez obligatoirement vous couvrir les épaules et les genoux pour entre sur le site.

Manger sur le pouce au marché russe

Non loin de Tuol Sleng, se trouve le marché russe (Psah Toul Tom Poung). Si vous avez encore le cœur à grignoter un morceau, c’est un bon endroit pour goûter à la street food locale pour quelques dollars à peine.
Dans les années 80, ce marché était très fréquenté par les expatriés russes qui étaient majoritaires à Phnom Penh. Mais aujourd’hui, ce marché n’a de russe que le nom. Que vous cherchiez à manger un morceau, acheter quelques souvenirs, une paire de chaussettes, ou encore remplacer le phare de votre scooter, vous y trouverez forcement votre bonheur ! Attention tout de même, sensibles aux odeurs s’abstenir…

Le marché a lieu tous les jours de 06h00 à 16h30. En période de forte chaleur, préférez une visite tôt dans la matinée, car il peut avoir tendance à être un peu étouffant.

Visiter le Palais Royal

Situé face au Mekong, c’est la résidence du Roi Cambodgien. Il est possible de visiter les jardins et la pagode d’argent mais malheureusement je n’y suis pas allée dans le bon créneau horaire. En effet le palais est fermé entre 10h30 et 14h. Je me suis contentée de l’observer depuis l’extérieur, mais palais à l’air magnifique avec son architecture traditionnelle.

Se balader sur les quais Sisowath

Comparés à la promenade des Anglais locale, les quais Sisowath longent le fleuve Tonlé Sap jusqu’au Mékong sur environ 3km. Bordés par de nombreux cafés et restaurants, il est très agréable de s’y balader en fin de journée pour s’imprégner de l’ambiance de la ville.

Où loger à Phnom Penh ?

J’ai choisi le quartier chic de BKK (Boeung Keng Kang) pour poser mes valises. C’est un quartier plutôt chic fréquenté surtout par les expatriés. Avec cette chaleur, j’avais envie de trouver un hôtel sympa avec piscine. Le House boutique Eco Hotel était un bon choix, pour 21€ par nuit. Certes, le prix est bien plus élevé qu’ailleurs, mais cela reste abordable. Situé au calme et proche du centre, les chambres sont vraiment correctes et le personnel adorable.

Le quartier de Tonle Bassac est une bonne alternative à BKK. Il est animé et doit être très agréable car il longe les bords du fleuve. Pour vivre une expérience plus authentique, on m’a conseillé le quartier de Prampi Makara plus au nord du centre ville.

Où manger à Phnom Penh ?

  • David’s restaurant : pour des nouilles fraîches faites sous vos yeux ou de délicieux raviolis maisons.
  • Vibe Cafe : un excellent café près du marché russe pour prendre un petit-déjeuner végétalien avec un bon smoothie.
  • Lot 369 : l’endroit idéal pour un bon avocado toast ou un buddha bowl le matin ou bien au déjeuner.
  • Artillery Arts Cafe : bon petit café au calme d’une ruelle piétonne. On y sert une cuisine fraîche et colorée. Parfait également pour une pause café ou un jus frais. Il existe un autre café du même groupe à Siem Reap, tout aussi sympa.
  • Prasat boutique hotel : J’y suis allée un soir car c’était tout près de mon hôtel. Cadre sympa pour boire un verre au bar ou dîner au bord de la piscine.
  • Eleven One kitchen BKK : Cadre sympa pour déjeuner dans une petite courette végétalisée. La cuisine est bonne à un prix correcte, mais le service n’est pas irréprochable… Petit plus tout de même pour la volonté d’utiliser « zéro » plastique. Il y a deux adresses à Phnom Penh.

INFOS PRATIQUES

Arriver à Phnom Penh
Depuis la France, vous pourrez arriver ou repartir par avion via l’aéroport international de Phnom Penh, selon votre itinéraire.

Depuis l’intérieur du pays, de nombreuses options existent comme les minivans ou bien les taxis par exemple. Mais les deux moyens de transports les plus pratiques sont :

  • En avion depuis :
  • Siem Reap : 30 minutes de vol – dès 35 US$ via Cambodia Angkor Air
  • Sihanoukville : 35 minutes de vol via Cambodia Bayon Airlines
  • En bus depuis :
  • Siem Reap : 8h de route – entre 6 US$ et 15 US$. Il existe des bus de nuit via la compagnie Giant Ibis.
  • Kampot : 4h de route – pour 12 US$ environ
  • Sihanoukville : 4h à 6h de route en moyenne – pour 11 US$ environ

Je suis arrivée depuis Kampot en passant par la compagnie de bus Giant Ibis. J’ai pu réserver le billet à l’avance via la plateforme Bookaway pour 12,9 US$. Le trajet s’est très bien déroulé, dans le timing annoncé.

Se déplacer à Phnom Penh
Il est facile de se déplacer dans la capitale. Pour explorer Phnom Penh vous pouvez louer un scooter pour 6 US$ par jour, mais le trafic est assez dense et c’est vite le bazar sur la route. Il est très facile de trouver des tuk-tuk dans la rue, mais vous n’avez pas toujours de notion de prix et l’arnaque potentielle n’est jamais très loin… La meilleure façon de se déplacer est de loin d’utiliser l’application Grab App ! Le Uber local. Elle vous permettra de choisir entre le taxi et tuk-tuk pour faire votre course. Vous entrez votre point de départ ainsi que votre destination finale, le prix est donc fixé à l’avance. Pas de mauvaise surprise et surtout très très bon marché ! Il suffit de télécharger l’application et de s’inscrire en moins d’1 minute dès que vous aurez accès au wifi. Bref, super pratique d’autant que vous avez le wifi partout dans les restaurants, cafés etc.
Il existe également une application équivalente mais je n’ai pas testé : PassAp.

Se rendre à l’aéroport depuis le centre ville de Phnom Penh :
Via l’application Grab, un tuk-tuk pourra vous y emmener pour environ KHR 16 700 soit 3,50€. L’aéroport se situe à environ 13km du centre, mais comptez 1h30 pour être large si il y a des bouchons (et il y en très souvent !), même en tuk-tuk on peut facilement rester coincé dans le trafic.
En taxi comptez autour de 13 US$.

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